Je suis née à Florence, cette belle ville ancienne mais pourtant que j'aime tant. Mes deux parents n'étaient pas super aisés mais on arrivait à faire vivre la maison. D'ailleurs je suis fille unique alors ça leur a arrangé la tâche un peu. Au début c'était un peu une honte car presque toutes les familles italiennes ont au moins deux ou trois enfants. Surtout qu'ils n'avaient qu'une fille et normalement chaque famille doit avoir une descendance masculine. Les filles c'est juste pour marier à une bonne famille. Mais mes parents s'en fichaient de ce que les autres disaient. Ils m'aimaient et c'était le plus important à leurs yeux. J'ai donc grandis dans une bonne famille, une famille soudée.
Mais à mes douze ans, il y a eu un drame dans ma vie toute tranquille sans problèmes. Le pire des scénarios qui pouvait arriver. C'était un cauchemar réveillé. J'étais à l'école, entrain d'écouter le cours de mon professeur quand on frappe à la porte. Tout le monde se lève et on voit la directrice. Je pensais qu'elle allait nous parler d'une activité pour la fin de l'année, mais non. J'entendis mon prénom, oui c'était bien le mien. Elle me demande de la suivre, elle avait un visage désolé. Je ne savais pas ce qui se passais. Je la suivis dans son bureau. Elle me donna le téléphone. J'entendis la voix de mon père. Une voix que j'avais jamais entendue avant. Une voix qui allait s'éteindre. Il m'annonça la nouvelle, la mauvaise nouvelle plutôt. Ma mère était morte dans un accident de voiture. Elle avait eu un malaise dans la voiture en rentrant et un camion avait foncé dans sa voiture. Tuer sur le coup. Je lâcha le téléphone. Je restai deux secondes ainsi, vide. Puis je m'enfuis. Loin de mon collège. Vers 21h, la police me retrouva et me ramena à la maison. Je ne parlais plus. Mon père était anéanti. La femme de sa vie était morte. Ma mère l'était. Je n'y croyais pas, j'étais comme lui. La cérémonie se poursuivit deux jours après le drame. Mon père n'avait pas voulu assister à l'enterrement de ma mère. Il était trop bousculé pour y aller. Il ne pouvait juste pas accepter que sa femme était morte comme ça. Moi j'y suis allée. Une cérémonie normale, avec beaucoup de larmes. Tout le monde aimait ma mère. C'était donc très dur. Quelques mois passèrent et l'état de mon père ne s'arrangea pas. Ma tante, la soeur de mon père, décida avec son accord bien sûr, de m'envoyer chez mes grands-parents à Vérone. Elle voulait s'occuper de lui car il n'était plus en état de s'occuper de moi. Je ne broncha pas, même si je ne voulais pas partir sans mon père. Mais je devais partir. Pour le bien de la famille.
Les années passèrent. Je passa à autre chose, même si tout le monde m’identifiait à la fille qui a perdu sa mère et qui a son père en dépression depuis si longtemps. Non mon père allait toujours mal, même si ma tante prenait bien soin de lui. Quand je venais le voir, il essayait de ne rien montrer mais je savais tout. J'étais pas aveugle. Mais j'essayais de faire comme si j'avais oublié, que tout allait bien, que j'étais contente de le voir (c'est la vérité ça par contre). Je grandis encore. Dix-huit ans passé, le bac en poche. J'étais en bonne voie même si j'étais toujours vide. Je souriais pour faire plaisir à tout le monde, c'est devenue une habitude maintenant. J'étais enfin passée à autre chose.
Puis il y a eu cette fameuse rencontre, cet homme si riche, avec qui je devais passer un entretien. Le désastre. J'étais timide et perturbée pendant cet entretien pour ce job. Je croyais ne pas être prise mais à ma plus grande surprise, j'avais étais retenue. Mais l'idée de le revoir m'irritait et me gênait. Je dis non. Je dis que j'avais trouvé un autre boulot beaucoup mieux, le gros mensonge. J'avais maintenant comme boulot, un job de serveuse dans un petit pub ou ils font des petits en-cas pas chers, le matin, midi et soir. Puis surprise. Il entra dans le bâtiment. Mon pire cauchemar. Avec son regard dur et froid, il me regardait. Il m'invita à manger et boire quelque chose. Puis il eut d'autres rendez-vous comme ça. Au fil du temps j'étais tombée amoureuse de cet homme si intimidant et impossible à atteindre. Pourtant il s'intéressait à moi. Je ne sais pas pour quelle raison mais j'étais amoureuse. Quelle idiote je faisais. Il a commencé à me faire des cadeaux chers. Je savais pas pourquoi, on aurait dit que j'étais comme son chien. Il me cache des trucs, je ne sais rien de lui enfaite. Mais il ne veut pas aller plus loin avec moi, sinon je le fuirais. Aucune idée pourquoi, mais le pire c'est que je suis vierge. Avec un homme comme lui, j'ai aucune chance. Pourtant le temps passe et il veut toujours de moi. Je commence à me méfier, à riposter par la souffrance de cet amour impossible. Mais on continue cette sorte de jeu.