“ this is real, this is me ”
YOU KNOW MY NAME, NOT MY STORY
Paris, ville grise, les voitures klaxonnent, les gens courent et se bousculent. Tout semble aller vite, tout semble être monotone. C’est pourtant dans cette même ville que je suis née. Deuxième petite fille d’une famille unie, vie simple mais belle. Ma mère était vendeuse dans un magasin de chaussures réputée de la ville, d’origine italienne, j’ai hérité d’un prénom aux consonances latines pour faire plaisir à la « nonna »
(alias grand-mère, ne sait-on jamais ). Mon père, lui, est français de souche et tenait son propre restaurant dans un quartier chic. J’ai toujours été élevée dans ce mélange de culture française et italienne. Cultivant alors un amour spécial pour ces deux pays. J’avais une sœur de quatre ans mon aîné. Ma vie était douce et pleine de simplicité. Nous faisons partie de la classe moyenne de Paris, nous ne roulions pas sur l’or mais je n’ai jamais manqué de rien, mes parents ont toujours faits en sorte de nous donner le meilleur. Je fréquentais les établissements publics et j’étais plutôt bonne à l’école. Je n’ai jamais cherché à l’être pourtant, je ne faisais pas partie de ces filles qui relisent leurs leçons. Je préférais sortir aux parcs avec mes amis après l’école. J’étais toujours entourée de ma bande d’amis, nous étions cinq et inséparables. Je vis une vie paisible et sans soucis bien longtemps encore. Je grandissais petit à petit et devenais une femme à temps plein. J’eu moi aussi ma crise d’adolescence comme toute jeune fille normalement constitués, mes premiers chagrins d’amours, ma première cigarette, ma première cuite. Toujours entourée de mes amis et à jamais. J’entrais bien sûr sans soucis au lycée. Je ne savais pas encore ce que je voulais faire de ma vie tant de chose me passionnait, le théâtre, l’histoire, la littérature et j’en passe. Mon problème n’a jamais été que je ne voulais rien faire mais bien que je voulais trop faire. J’étais une touche à tout et je comptais bien sur mes années lycées pour m’aider à faire de l’ordre dans mes projets d’avenir. Ma sœur avec elle tout avait été simple dès son plus jeune âge, elle avait toujours su qu’elle voulait être coiffeuse. C’était comme ça et pas autrement. J’aimerais que ce soit aussi simple pour moi.
« Tina n’oublie pas de donner le chèque à ta prof d’italien pour le voyage, cette fois-ci. » « Oui, m’man ! » C’était la deuxième fois qu’elle me le rappelait, le chèque était sur la table de salle à manger. Je n’avais qu’à le prendre en partant. Cette année la professeure d’italien avait décidé de nous emmener à Vérone. J’étais très impatiente à l’idée de ce voyage scolaire ! Encore une fois, nous allions nous amusée jusqu’à pas d’heure. Mon lycée était génial pour ça ! Il organisait tant de voyages… qui l’eut crû que Verone allait pour moi être le plus beau. Les mois passèrent et la départ pour cette magnifique ville fut imminent. Nous sommes parties en bus et étions environ soixante. Une journée de bus, à rire, à chanter et surtout à dormir.
« Il s’agit de Mathias Yann-Hebanser beau garçon mais sans cœur. » me lançait une amie quand elle remarquait que mon regard s’arrêtait vers un garçon du groupe. Il était en terminal alors que je n’étais qu’en seconde. Il avait des yeux bruns profonds et magnifiques. Un sourire à tomber. Il était beau, très beau, trop beau.
« Comme si je risquais de l’approcher ! » rétorquais-je aussitôt avec un sourire presque convaincant. J’étais assez réaliste pour savoir que je n’intéresserai pas ce bel inconnu. Comme prévu, le voyage à Vérone fut magique ! Et Vérone, vérone… Cette ville est grandiose. Je veux y vivre ! C’est décider, je ne sais comment, je ne sais pourquoi mais j’ai envie d’y finir ma vie. Oui, peut-être que je m’emballe mais cette ville est… je n’en trouve pas les mots.
Le voyage terminée, je rentrais à Paris, j’étais tellement enthousiaste lorsque je racontais tout à ma famille et mes amis. Et puis ce Mathias, bien sûr il ne m’avait pas remarqué de tout le voyage trop occupé avec ses copains mais moi je n’avais regardé que lui. J’étais bien trop timide pour aller lui parler… Je le recroisais quelque fois dans les couloirs du lycée, je commençais même à savoir les salles dans lesquelles il se trouvait.
« Pourquoi tu ne vas pas lui parler ? » « Et me prendre le râteau du siècle ? Non merci… » « Tu ne sais pas ! » « Bien sûr que si je le sais. Regarde-moi ! Regarde-le ! Les filles comme moi n’intéressent pas les garçons comme lui. Tu m’imagines aller lui parler avec ma timidité maladive ? Je n’arriverai même pas à articuler ! »La fin de l’année arrivait et les vacances aussi. Rien de bien exceptionnel pendant ce temps. A la rentrée, Mathias n’était plus au lycée et je regrettais de ne finalement n’avoir jamais osé lui parler
(c’est tout moi ça !). J’étais en première et les adultes commençaient à vouloir des réponses sérieuses pour mon avenir. J’avais décidé, mon choix s’était porter pour un BTS de Tourisme, j’adore visiter et faire visiter, être guide touristique serait parfait pour moi. Ma vie était toujours la même: les amis, les sorties, quelque fois les garçons. J’eus mon bac facilement et j’entrais donc en première année de BTS de tourisme.
« Ce soir, Celest’ on sort, je te préviens ! » Ma meilleure amie avait toujours le mot pour me faire sourire. Je venais d’avoir une journée horrible avec tout les examens et voilà qu’elle me prépare une petite soirée. J’avais eu une journée tellement chargé que j’avais à peine eu le temps de virer mes chaussures plates contre des escarpins noirs et de me repoudrer le nez dans la voiture.
« Mathias.. » « Quoi ?! » « Mathias Yann-Hebanser ! Le garçon là-bas c’est lui… » Ma meilleure était bien trop étourdie pour s’en rappeler et avait complètement oublié que le jeune homme en question était mon fantasme de toujours. En trois ans sans le voir, il fallait que je le croise le jour où je n’étais même pas mise en valeur. Soudain, je le vie se lever pour rejoindre notre table, il se trouve qu’il connaissait un copain de ma meilleure amie. « Surtout reste calme et ne deviens pas rouge ! » pensais-je pour moi-même. Il n'avait pas changer, il était toujours aussi... waouh!
« Salut... Mathias ! » me dit-il en me tendant la main.
« Celestina, Enchanté ! » faire comme si je ne le connaissais pas ! Tel était ma tactique. Très vite, il s’assit avec nous et nous commencions à parler et à rire de tout. Il m’offrit un verre et je m’étonnais parfois des regards qu’on se lançait. Je savais dès cette soirée que j’allais être éperdument amoureuse de cet homme !
Et j’avais tout juste ! Dès le lendemain, le jeune homme réussi à recevoir mon numéro et m’envoyait un message. Très vite, nous sympathisons et décidons de nous revoir en compagnie de nos amis pour que cela ne ressemble pas à un rencard. Je n’y croyais pas, Mathias, l’homme a qui je n’aurais jamais osé parler se trouvait bien devant moi en compagnie de mes amies. J’avais beaucoup de chance et je le savais. Comme je savais aussi qu’il n’avait pas changé et qu’autant de fille lui tournait autour. Pourquoi devrais-je être une exception ? Je savais que j’allais souffrir, je m’y préparais. Les rencards défilèrent et arrivait le jour du premier baiser où j’ai cru mourir par tant de bonheur. Mes lèvres s’en souviennent encore. Il avait pris ma tête entre ces mains et m’avait embrassé passionnément. J’étais follement amoureuse de lui. Il était parfait. Il était tout ce que j’attendais. Je ne pouvais m’imaginer le perdre. Avec le temps, je pense bien que je m’étais trop emballer. Mais l’amour quand il est là, on peut y échapper.
« La différence entre toi et moi, c’est que moi je me souviendrais toujours de ton prénom. » dis-je la voix frissonnantes. Les larmes étaient là au coin de l’œil mais ne voulais plus tomber. Les beaux jours étaient passés et Mathias n’était plus celui que je connaissais. Les messages restaient sans réponses, les appels étaient manqués. Nous n’étions ensemble seulement depuis un mois mais il semblait se lasser de moi. Il ne me voulait plus. J’avais dis ça alors qu’il partait sans se retourner. Je ne sais même pas s’il la entendu. C’est d’ailleurs la dernière phrase que je lui dis. C’est ainsi que cela se finit. Une grosse dispute et un abandonnement. J’ai essayé de lui envoyer des messages, je lui disais qu’il me manquait mais plus rien, il avait comme disparu. Pourtant, je la croisais quelque fois, il fuyait mon regard. Il ne voulait plus de moi alors que moi tout ce dont je rêvais c’était lui. Je savais qu’il avait d’autres filles et cela me déchirait à chaque fois. Je ne savais plus quoi faire, toutes mes amies me disaient de l’oublier. Mais quand une personne ne peut pas sortir de votre tête, c’est peut-être parce que c’est sa place… Je continuais de vivre en oubliant ce désastre mais c’était dur, très dur. Cet homme m’avait emmené tellement haut que la chute était effroyable.
« Tu sais il va vraiment falloir que t’avances un jour ! Que tu te dises que c’est terminé. T’es condamnée à rester seule si tu restes ainsi ! Salut, c’est fini ! » ça, c’était dit ! Il s’appelait Florian, c’était mon copain actuel. Nous étions ensemble depuis seulement deux semaines et je le savais amoureux de moi sauf que je n’y arrivais pas. Mathias était là, toujours présent. C’était ridicule et horrible à la fois. Comment peut-on aimer une personne quand elle vous a fait tellement de mal ? Florian venait donc clairement de me larguer comme ça ! Prétextant que j’étais la fautive, ce qui au fond était surement vrai. J’avais essayé avec un autre et cela n’avait pas marché. Il ne me restait qu’une seule solution ! Tout miser sur ma carrière pour oublier mon échec pitoyable en amour. J’eu alors de très bonne note et fut très vite la première de ma classe. Mes lettres de recommandations étaient plus que bonnes et quand on me demanda de choisir une destination pour l’année d’apprentissage, mon choix se portait forcement sur Vérone.
Mes valises étaient faites. Mon appartement installé. Ce soir, je partais pour Vérone et pour toujours, après plusieurs entretiens, j’étais enfin recruté dans une agence de voyage pour être guide touristique de la ville. Je connaissais Vérone sur le bout des doigts connaissant chaque petite anecdote de chaque rue. Cette ville, je l’avais déjà adopté et voilà qu’elle m’ouvrait grands les bras.
« On viens de déposer le dernier carton dans ta voiture ! » « Merci Papa ! » « Tu sais que tu seras toujours la bienvenue à la maison ! » Mon père n’était pas très démonstratif niveau sentiment et pourtant c’est bien de la tristesse que je voyais dans ces yeux. Ma sœur s’était récemment mariée avec un homme génial qu’elle avait rencontré dès ces 18 ans (quand je vous dis que sa vie est dix mille fois plus simple que la mienne) et voilà qu’en l’espace de trois mois sa deuxième fille s’en va de la maison. Pour être honnête, la vie à la maison familiale allait aussi beaucoup me manquer. Les diners en famille, le petit déjeuner que ma mère prenait le temps de me faire chaque matin, les parties de jeux de sociétés. Toutes ces choses qui font d’une enfance quelque chose de formidable.
« Je vous aimes » dis-je la voix tremblante et émue avant de partir.
« Bienvenue à Vérone ! » me lançait mon nouveau patron ! Une homme de la quarantaine très bavard, il était à l’écoute de ses employés et avait toujours le mot pour rire. Il était très loin de l’image du patron abominable que l’ont connait tous. Vérone était enfin… à moi. Je devais aujourd’hui faire ma première visite et je stressais énormément. Une de mes collègues devait m’y accompagner pour m’évaluer. A mon grand plaisir, tout se passa très bien ! et je fus très vite embauchée après mon année d'apprentissage.
Deux ans passèrent et cette ville m’adopta autant que je l’avais adopté. Je suis toujours la même.
« Quoi de neuf ? » Je détestais cette question ! Les genres de question auquel tu n’as juste qu’une envie c’est de répondre « Bah… rien. » et pourtant, pour avoir l’air intéressante, il faut trouver quelque chose à dire. Ma vie, c’était la routine. Mais attention pas le genre de routine comme à Paris métro boulot dodo. Non non à Vérone tout est différent ! C’est le genre de routine qu’on aime. Je suis toujours aussi passionnée et même si ma famille et mes amies d’enfance me manquent. J’ai de très bons amis ici à Vérone.
« Et tes amours ? » On peut passer cette question non ?... J’ai arrêté de chercher. J’ai arrêté d’espérer. J’ai trouvé l’endroit où je veux vivre, j’ai trouvé le métier que je veux faire. La seule chose qui me reste à faire c’est me construire moi-même. Vivre des moments inoubliables avec des gens géniaux ! Affaire à suivre les z'amis...