Ce n’était pas dans ses habitudes. Oh ça non. Suivre quelqu’un limite à la trace, non, ce n’était pas dans son tempérament. Bon, c’était peut-être le cas dans le passé, lorsqu’elle était journaliste de terrain et que parfois, elle avait dû suivre des personnes durant des évènements mais jamais ô grand jamais elle l’avait fait pour des raisons personnelles. Pourtant, c’était ce qu’elle était en train de faire à cet instant précis. Elle était là, devant l’animalerie en compagnie d’un homme qui se trouvait être un bon ami à elle avec qui elle est particulièrement proche et ce dernier ne comprenait pas vraiment ce qu’ils faisaient là. En réalité, elle ne savait pas trop non plus. Enfin si, Abigail savait qu’Esteban était ici et sans trop réfléchir, elle était venue ici, avec un autre homme, comme si la jeune femme avait comme but de le faire régir, ou plutôt de voir si cela lui faisait quelque chose de le voir avec un autre. Après tout, c’était elle la maitresse, c’était lui l’homme mariait alors qu’elle ne voyait plus aucun autre homme depuis un moment. Alors, selon elle, c’était son droit. Enfin, il faut dire que dans cette relation, elle était assez perdue alors les décisions qu’elle prenait n’étaient pas toujours purement réfléchit comme elles le serraient en temps normal. Sinon, elle aurait sans doute mit en terme à cette histoire depuis longtemps. Mais bon, elle ne pouvait pas faire autrement car à chaque fois qu’elle essayait, il suffisait qu’elle ait Esteban en face d’elle pour qu’elle ne craque une nouvelle fois.

Enfin bref, Abigail avait réussi à emmener un ami avec elle dans cette animalerie, en trouvant comme excuse qu’elle était tout simplement folle de ces petites bêtes et qu’elle allait peut-être en adopter un. Ce qui n’était pas le cas et il suffisait de la connaitre pour s’en douter. Le fait qu’elle adore les animaux est loin d’être un mensonge mais vu son côté maniaque, avoir un ami à poil chez elle la rendrait sans doute folle. Mais bon, elle n’allait tout de même pas avouer à son ami qu’elle y allait avec lui, pour rendre jaloux un homme marié et père de famille avec qui elle a une liaison depuis maintenant deux ans. Tous les deux entèrent donc dans la boutique et elle le vit directement. En effet, Esteban était de dos, à faire elle ne savait pas exactement mais elle l’avait reconnu. En même temps elle savait qu’il devait venir et puis, elle le connaissait bien après tout, peut-être trop même. En tout cas, ce dernier ne semblait pas avoir remarqué sa présence et puisqu’elle était justement là pour qu’il la voit et réagit en la voyant proche d’un homme, elle n’allait pas rester silencieuse à ne rien faire. Alors, étant assez proche de son accompagnateur, d’un œil extérieur on ne pourrait croire qu’ils ne sont que des amis alors que du côté de la jeune femme il n’y avait rien de plus, elle lui dit en regardant les chiots qui étaient juste en face « Han, regardes comment ils sont trop mimi, surtout le petit blanc la bas » dit-elle en pointant du doigt un chiot qui dormait. En disant cela de manière assez forte histoire qu’il l’entende et normalement, reconnaisse sa voix, elle le regardait du coin de l’œil. C’était sans doute la première fois qu’elle voulait rendre jaloux un homme de cette manière, mais il faut croire qu’avec lui, elle était différente, quitte à faire la gamine avec ses histoires de jalousie…

Alors qu’elle le regardait d’un œil, cherchant comment faire pour attirer son attention, elle avait finalement seulement parlé et cela avait marché puisqu’elle l’avait aperçu se retourner et venir vers elle : « Abigaël. ». Elle était contente qu’il l’ait reconnu par de simples paroles et qu’il s’approchait, car cela signifiait qu’ils allaient pouvoir parler et au moins se voir autre part que dans leur chambre d’hôtel habituel. Mais bon, cela n’allait pas être des plus simples puisqu’ils n’étaient pas seuls. En tout cas, Esteban vint lui embrasser la joue et comme à chaque fois, elle se fit la même réflexion cela lui faisait bizarre après près de deux ans de liaisons mis ils n’avaient pas le choix, ils étaient en publics. « Esteban, tiens quelle surprise ! » Dit-elle avec un sourire sur les lèvres, essayant de rester crédibles mais bon, ce n’était pas trop le cas. A la base Abi’ n’est pas une très bonne comédienne et ses mensonges se voient à 36km, seulement depuis qu’elle est la maitresse d’un homme marié et qui plus est, un collègue de son père. Il faut bien qu’elle trouve des excuse pour le fait qu’elle soit prise certaines soirées ou bien sur le fait que pour le moment elle ne recherches pas de mecs. Elle était devenue une quasi pro, mais des fois, cela se voyait. « Tu viens acheter un chien ? » Ça serait mal la connaitre que de croire ça mais elle n’avait jamais montré à Esteban ses problèmes touchant le fait qu’elle était pire que maniaque et puis ils se trouvaient dans une animalerie alors c’était tout à fait normal qu’il puisse se poser la question. « Pour le moment je viens regarder et je verrais par la suite si j’en achète un ! Et toi ? » Comment ne pas être crédible en deux minutes ? C’est très simple, ne pas sortir la même excuse à deux personnes qui sont dans la même pièce. C’est donc ainsi que son ami la regarda bizarrement puisqu’elle lui avait parlé d’aller les voir pour en acheter un pour sa sœur ce qui était une excuse grotesque. Mais bon, tant pis. C’est d’ailleurs à cet instant qu’elle comprit qu’Esteban avait remarqué sa présence et à en juger par le fait que sa mâchoire se serra, elle savait qu’il était embêté par la présence d’un autre homme auprès d’elle. Elle avait surement bien fait de venir ici, au moins elle voyait qu’il ne se fichait pas de la voir accompagnée. « Esteban Stafford. Je travaille avec le père d’Abigaël. » Les deux hommes se saluèrent donc en échangeant quelques paroles sur leur identité et Abigail avait fait de grands yeux en regardant son amant, son ami risquait de se poser des questions s’il les voyait trop proche maintenant qu’il savait comment ils se ‘connaissaient’. « Comment allez-vous ? » Elle l’avait tutoyé jusqu’à maintenant mais bon, il venait de se présenter comme le collègue de son père, pas comme un ami ou autre alors elle ne souhaitait pas se faire griller, surtout vu comment ils se regardaient.