Je suis née le 17 mars 1981 à quelques secondes d’intervalle de Rachel, ma sœur jumelle, de l’union de George et Elena Hamilton. Nous sommes une petite famille sans histoire. Nous sommes les aînés d’une fratrie de quatre enfants. Rachel et moi, avons toujours étés les enfants chéris, en effet, ma mère eu beaucoup de mal à tomber enceinte c’est pour cela que nous sommes d’ailleurs jumeaux, puisqu’elle a eu recours à une aide médicale. Mon père est chirurgien et, contrairement à ce que l’on pense, il était présent. Il a toujours mis un point d’honneur à assister à deux repas minimum par semaine en famille et surtout il ne se couchait pas sans nous embrasser avant. Mon petit frère, est né six ans plus tard. Ce fût un miracle, car il n’était pas attendu du tout. Rachel et moi avons toujours été hyper fusionnel, mais nous étions très heureux d’accueillir un petit frère, même si, nous devons le reconnaître, notre relation avec Milo n’a jamais été celle que j’ai avec Rachel et vice versa. En même temps, Rachel et moi sommes jumeaux et rien ne peut briser ce genre de lien. Ma mère quant à elle, était et est toujours l’heureuse propriétaire d’une pâtisserie. A la retraite aujourd’hui, c’est Maggie, la petite dernière qui gère l’entreprise familiale. En parlant de Maggie, elle est la plus jeune du clan. Mes parents l’ont adoptés quand elle avait sept ans et je me rappelle très bien son arrivée chez nous. Je l’ai toujours considérés comme ma petite sœur. Je l’adore et la protège, moi qui avais toujours rêvé d’une petite sœur j’étais très heureux en apprenant la nouvelle. Bref, une famille des plus normales. Quand je suis entré au lycée, j’ai croisé le regard de Sarah. Sarah, c’est le genre de fille parfaite. Grande, mince, intelligent, un sourire à vous faire mourir, un rire à vous faire tomber par terre. Je me suis mis en couple avec qu’elle assez rapidement et je peux vous dire aujourd’hui, qu’elle était mon premier amour. La seule dont j’ai été amoureux. Nous avions quinze ans et il faut le dire nous étions insouciant. Tout se passait bien entre nous et rien n’aurait dû mettre fin notre idylle. Non rien. Rien, sauf ses parents. Elle tomba enceinte à l’âge de seize ans et ses parents lui demandèrent d’avorter. Elle ne voulait pas et, personne ne pu l’en empêcher. J’avais décidé d’assumer notre enfant. Mes parents ayant une famille nombreuse voulaient nous aider. Ils n’étaient pas ravis de cette nouvelle, mais on plutôt bien réagit par rapport à ceux de Sarah. Ils décidèrent de déménager et pendant six ans ce fut silence radio. Je me suis remis tant bien que mal de cet abandon. Du fait que du jour au lendemain, je n’avais plus de nouvelles d’elle. Puis un jour, on sonna à ma porte. J’avais un petit appartement à New York ou je montais mon premier restaurant, j’avais alors vingt trois ans, mon père était décédé un an plus tôt et ma mère était retournée dans son Italie natale. Rachel était à New York avec moi puisque nous avons monté notre restaurant ensemble. Ce jour-là, j’étais seul, Rachel avec qui je vivais était déjà partit au restaurant qui se trouvait à quelques rues de là. Elle se tenait là devant moi. Sarah, notre fille dans les bras. Je me rappelle encore avoir lâché ma tasse de café de surprise. Elle était toujours aussi belle, fraiche. Elle entra et ce jour-là nous avions passé la journée ensemble. J’apprenais à connaître ma fille. Elle s’était mariée avait divorcée, était en couple, une vie compliquée, mais elle tenait à ce que je sois présent dans la vie de ma fille. De moi côté, je n’étais plus amoureux d’elle, j’avais fait mon deuil, depuis longtemps déjà. Elle tenta bien de se remettre avec moi, mais j’avais une peur terrible qu’elle reparte et qu’elle me reprenne à nouveau tout ce bonheur. Elle vivait pour sa part à Los Angeles. A la suite de cela, je faisais des aller retour tous les quinze jours pour voir ma fille. J’étais heureux et je l’adoptais officiellement, c’était enfin ma fille. Et quand elle fut assez grande, elle venait me voir à New York. Et puis, il y a trois ans, ma mère est tombée malade. J’ai décidé de la rejoindre à Vérone. Sarah m’en a voulut, ma fille aussi. Je la voyais beaucoup moins, mais je lui téléphonais tous les jours. J’étais face à un choix cornélien. Mais on arrivait tout de même à gérer, elle est venu plusieurs fois en vacances ici avec Sarah. Il faut dire, que je n’ai jamais été vraiment seul avec ma fille. Comme si, elle avait peur que je la vole ou je ne sais quoi. Et puis, la semaine dernière j’ai reçu un appel, un terrible appel. Sarah était morte ; violemment, d’un accident de la route. Ma fille doit me rejoindre dans les jours qui arrivent et j’avoue avoir très peur. Je n’ai jamais passé plus de deux heures avec elle. C’est une adolescente maintenant et, je ne sais pas comment agir avec elle. D’autant plus, qu’il y a cette fille dans ma vie. On n’est pas vraiment ensemble. Disons que c’est compliqué. Je suis déjà en train de faire machine arrière avec elle. Et, je sens qu’elle en souffre. Mais je me sens comme piégé. Incapable de pouvoir gérer les deux.