Connaissez vous la pire des choses qui peut vous arriver dans une vie ? C'est le poids de la culpabilité. La culpabilité d'avoir pris une vie. D'avoir gâché celle de votre entourage. D'avoir pris celle des autres. C'est de ne pas avoir assez de courage pour chercher le bonheur, le courage d'affronter ceux qui vous empêche de l'obtenir. C'est de croire fort en quelque chose, à un avenir, pour finalement le laisser filer sous vos doigts. C'est laisser passer la dernière chance qui vous aurait permis de devenir ce que vous vouliez réellement être. C'est être lâche, et oser donner des leçons à ceux qui cherchent à ne pas l'être. La culpabilité, c'est tout ça. Je la vis au quotidien, et pourtant, je viens en aide à ceux qui ne parviennent pas à s'affranchir. Je m'appelle Juliette, du moins, c'est mon pseudonyme. Je viens en aide aux âmes perdues, déplorées, qui n'ont plus pour vocation de sécher leurs larmes. Il n'est jamais trop tard, leur dis-je. Jamais. Courez. Courrez tant qu'il en est encore temps. Vous traverserez l'espace, vous traverserez le temps. Peu importe les sacrifices que vous devriez faire. Vous saurez à ce moment là seulement que cela en valait la peine. Donc oui, courrez. Allez le rejoindre. J'ose leur dire ça, moi. Moi qui n'est autre qu'une petite italienne effrayée par les sacrifices qu'il faut faire pour parvenir à entreprendre ce qu'on appelle "notre destinée". Mon père est mort, il y a de cela bien longtemps, alors que je n'avais que dix-sept ans. Par une conspiration de laquelle il pensait s'échapper. Mon père, je l'aimais. C'est toujours par amour que nous faisons les choses, n'est ce pas ? Aussi idiotes soient-elles. Ainsi, j'ai dirigé ma vie sur l'accomplissement d'une destinée, la guérison d'un seul et unique fléau : la vengeance. Il n'y avait plus d'amour, plus de sentiment. J'étais calculatrice, froide, et sans scrupule, avec pour seul but le deuil de mon père. C'est pourquoi j'ai décidé de prendre le nom de "greta capulleti". En réalité, je m'appelle Letizia. Je me suis donc infiltrée dans cette famille afin de détruire tout ce qu'il leur était le plus cher. Et pour effacer mes traces, j'avais besoin de l'aide de mon meilleur ami de toujours, policier en gerbe : Giuseppe. Riche, efficace. Amoureux de moi. Afin de continuer ma route, je n'eus d'autre choix que de l'épouser. Était cela, ma vie ? Exister qu'à travers la vengeance ? Pleurer un mort qui ne reviendrait jamais ? Me marier et passer le reste de ma vie avec un homme que je n'aimais pas ? Continuer d'écrire des lettres destinés aux femmes qui osaient faire ce que je ne faisais pas ? Sans doute cette vie allait continuer. Mais Rafael est arrivé ...